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Ce blog est destiné aux amoureux de la belle chaussure : la féminine, la sensuelle, l’élégante, la classique, la futuriste, celle qui, parfois, donne du pouvoir, de l’assurance toujours… Mais surtout, celle qui donne de la hauteur et change les perspectives.

J’en suis personnellement une adepte et pendant des années, je la recherchais compulsivement en m’attachant à différents critères, notamment celui de ne choisir que les grandes maisons, et je m’autorisais alors une liberté dans mes investigations qui me procurait une certaine jubilation. Je dis « recherchais », parce que depuis que je suis maman, ma fréquence d’acquisition a clairement diminué… Malgré tout, mon dressing est bien rempli et je pense même qu’à ce stade, on peut parler de collection !

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, et de vous entretenir de mes beaux souliers, laissez-moi vous présenter votre hôte… Mon nom est Charline, j’exerce le beau métier de couturière et vis en Provence. Depuis peu, je suis créatrice d’une marque de vêtements, Les Collections Cha, que je confectionne entièrement dans mon atelier.

La mode, le style, l’artisanat, le travail de précision, autant de domaines qui me passionnent et me nourrissent au quotidien. C’est un peu par hasard que j’ai réveillé cette vocation… Comme je vous l’ai dit, je vis en Provence et plus précisément dans le pays d’Arles où la culture du costume est très vivace. Encouragée par ma mère et fascinée par les trésors de dentelles et autres rubans hérités de ma grand-mère paternelle, je commençai à m’intéresser très sérieusement à ce monde si particulier… Un après-midi de balade dans les rues d’Avignon, je poussai la porte DU magasin de tissus de la rue Joseph Vernet « juste pour regarder ». Il y a des rencontres qui bouleversent votre vie… Ce jour-là, Madame Yonnet me laissa partir avec 3 mètres de taffetas de soie couleur gorge de pigeon (bonne vendeuse !) et le numéro de téléphone pour des cours de couture au-dessus de sa boutique…

S’en suivirent des années de douce formation, petites bulles d’air hebdomadaires dans une vie au rythme effréné. Et oui ! Le travail en famille dans un domaine agricole produisant de l’huile d’olive, recevant des groupes, faisant de la restauration de surcroît et de l’organisation de mariages ne laisse pas vraiment de place aux loisirs ! Aujourd’hui, je me jette à corps perdu dans ma petite entreprise et autant vous dire que le changement de vie est radical !

Un travail très intense, physique, avec beaucoup d’échanges et de rencontres, a laissé place à une activité créative certes, mais aussi extrêmement solitaire ! Je pense, d’ailleurs, que c’est un des aspects les plus difficiles dans cette  transformation… Car lorsque je me pose des questions (et croyez-moi, il ne se passe pas une journée sans que cela ne se produise), je suis la seule personne vers qui me tourner! J’ai ainsi de longues conversations avec moi-même, des échanges plutôt houleux parfois, mais j’essaie toujours d’apaiser les tensions et d’obtenir le meilleur résultat, histoire de ne pas mettre une mauvaise ambiance dans l’équipe.

Mais je ne me plains pas, car malgré tout, cette nouvelle vie m’apporte beaucoup de bonheur ! Qui plus est, l’écriture de ce blog, sincère invitation à l’échange pour tous ceux qui voudront y prendre part, me donnera à nouveau l’occasion de belles rencontres, je l’espère.

Nous parlerons ainsi de style, de grands couturiers, bref de mode. Certains la considèrent futile et frivole, alors qu’il n’en est rien… Elle a un véritable impact sur la société, sur l’identité de chacun. Elle peut donner confiance, permet de se définir, de se cacher parfois ou au contraire, de s’affirmer haut et fort ! Pour ma part, la mode me fascine et me permet de m’évader. Certes, aujourd’hui, elle fait partie intégrante de ma vie (professionnelle), mais pendant des années,  j’ai entretenu cette passion à travers mes chaussures et leur accumulation excessive. J’en ai porté quelques-unes, d’autres n’ont jamais vu la lumière du jour. 

Et j’ai peine à le dire mais ces années de shopping spontané et irréfléchi, ces achats coup de cœur me laissent aujourd’hui ce cruel et inéluctable constat :

« Je n’ai aucune chaussure à me mettre lorsque je dois sortir et que j’ai enfin choisi ma tenue ! »

Bon, soyons objectifs, il est évident que le problème vient de moi. Mes choix se portent essentiellement sur des chaussures très hautes, très féminines, le genre de chaussures portées par des femmes qui s’assument en tant que telles. Et je dois avoir un petit blocage psychologique avec cette femme qui, chez moi, ne parvient pas à dépasser la malléole. Est-ce de la discrétion ? Ou au contraire, le désir d’être considérée dans son intégralité, de la tête au pied ? Je n’en ai pas vraiment la réponse et finalement, peut-être dépend-elle de l’état du moment… toujours est-il que, très souvent, cette situation se solde par cette si facile association jean et talons, ce qui m’afflige de plus en plus ! Pour être honnête et aggraver pleinement mon cas, je dois vous avouer que je passe toutes mes journées en baskets. Il faut dire que mon métier n’arrange pas l’affaire puisque mon atelier n’est autre que l’étage de ma maison. Et c’est ce paradoxe qui est à l’origine de ce blog :

« Talons et Sentiments »
ou l’histoire d’une collection de chaussures qui se rêve
une garde-robe imaginée exclusivement pour elle

Je vous invite donc à m’accompagner dans cette quête – car c’est bien là ce que j’entreprends – la quête de l’Accord Parfait qui réconciliera mon dressing, mon shoesing et mon moi profond.